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L’apartheid des femmes (1/3)



L’APARTHEID DES FEMMES (1/3)

État de la situation

 

À l’aube du XXIe, bien des femmes sur la planète vivent un véritable apartheid. Établissons la situation afin d’établir un plan de libération.

 

« Au XXIe siècle, l'égalité des femmes et des hommes est incontestable. C'est une des bases des droits humains. »

 

Le mot « apartheid » évoque immédiatement l'Afrique du Sud. Mais c'est aussi un crime contre l'humanité que vivent aujourd’hui les femmes sous, entre autres, certains régimes islamiques. N’admettant pas l’égalité entre homme et femme ces régimes violent les droits humains des femmes, soir environ 50% de leur population. Voyons l’étendue de cette discrimination inhumaine.

 

« N’admettant pas l’égalité entre homme et femme ces régimes violent les droits de la personne des femmes, soir environ 50% de leur population. »

 

Interdit aux noirs et aux chiens.

Les noirs et les femmes

L’apartheid représente une forme extrême d'institutionnalisation du racisme. Ce système politique a prévalu en Afrique du Sud de 1911 à 1989. Basé sur la ségrégation raciale, ce régime donnait à la minorité afrikaner (30% de la population) les pleins pouvoirs politiques et économiques sur la population indigène.

 

Bien que l’apartheid en Afrique se termina à la fin des années 80, cette discrimination sélective est loin d’être disparue. Elle est bien présente envers les femmes dans certains régimes islamiques.

 

De la couleur de la peau, cet apartheid est passé au genre et ce sont les femmes qui ont écopé. De sorte que, peu importe la couleur de la peau, toutes les femmes vivent cette ségrégation.

 

« Pour caractériser un système d’apartheid, il faut notamment établir trois critères principaux :

-   Un système d’oppression et de domination d’un groupe racial sur un autre; 

-   Un ou des actes inhumains, tels que transferts forcés de populations, tortures et meurtres; 

-   Une intention de maintenir la domination d’un groupe racial sur un autre. »1

 

Aux caractéristiques établies par Amnesty International, il faut  substituer les termes « groupe racial » par « groupe d’un genre (féminin) ».

 

Charia = Les lois d’apartheid musulmanes

Il y a un rapprochement évident entre l’apartheid d’Afrique du Sud et l’apartheid musulman. On le voit bien en définissant Les lois de l’apartheid :

 

« Les lois de l'apartheid est une expression désignant l'ensemble de la législation raciale régissant les populations d'Afrique du Sud entre 1948 et 1991. Complétant le South Africa Act, ces nouvelles lois, adoptées à partir de 1948, systématisaient l'application des lois raciales antérieures et institutionnalisant la ségrégation raciale, les lois piliers de l'apartheid. »2

  

Qu'est-ce que la charia ?

La charia découle du Coran et de la Sunna (paroles et actes du prophète Mahomet) et comporte un ensemble de droits et de devoirs tant individuels que collectifs pour les musulmans. C'est un ensemble de règles, d'interdits et de sanctions issus de la tradition et de la jurisprudence.

 

Elle peut régir les transactions financières, les infractions pénales, les affaires judiciaires mais aussi le droit de la famille, ou encore la tenue ou même l'alimentation des musulmans.3


Dans quels pays ?

Les pays dont la législation s'inspire plus ou moins fortement de la charia sont les suivants : l'Arabie saoudite, le Koweït, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar, Oman, le Yémen, l'Iran, le Pakistan, l'Afghanistan, la Libye, la Malaisie, Brunei, le Soudan, Aceh (province indonésienne), le Nigeria et le « califat » de l'État islamique.

  

Charia : barbarisme et cruauté

Si on demande aux musulmans qui appliquent la charia si elle est compatible avec les droits de l'homme, on obtient une réponse incompatible avec la modernité :

 

« Le droit de Dieu passe avant les droits de la personne disent les fondamentalistes islamiques à propos de la charia traditionnelle, c'est la raison invoquée pour refuser de les reconnaître. »4

 

La loi islamique comporte des parties terrifiantes et, en plus d’être d’une extrême cruauté, elle utilise une politique de répression et de gouvernance par la peur et la violence. Le problème, c’est que certains pays appliquent cet ensemble de règles et de normes vieux de plusieurs siècles au pied de la lettre. Des pays qui ne prennent pas en compte, selon lui, l’évolution des mœurs et de la société.

 

Si vous avez le cœur solide, voici quelques sentences prônées par la charia. Le niveau de cruauté varie selon le barbarisme du régime :

 

Amputation : l’amputation d’une main ou d’un pied pour vol ou une amputation « croisée » le privant de sa main droite et de son pied gauche.

 

- Lapidation : Dans le cas d’adultère, la personne coupable, enterrée vivante jusqu’à mi-poitrine, est encerclée d’autres individus qui lui lancent des pierres, d’abord petite pour ne pas la tuer, puis à peine plus grandes, jusqu’à la faire mourir. La règle veut que la dernière pierre, la pierre fatale, soit lancée par un proche de la victime, son père, son frère, son oncle ou, à défaut, un cousin, qui lave ainsi l’honneur de la famille en déclarant se soumettre aux ordres d’Allah.

 

« […] La lapidation est la pire des peines. La victime y meurt à petit feu, histoire de bien expier son crime, et ses bourreaux veillent d’ailleurs à ce que les premières séries de pierres ne visent pas directement la tête, ce qui risquerait de l’assommer. […] une bonne lapidation est une lapidation qui se prolonge. »5

 

- Flagellation : « Tenue indécente » ou consommation d’alcool.


- Excision : Il s’agit de l’ablation du clitoris. Cette mutilation n’est pas uniquement appliquée par l’Islam, il s’agit d’un acte de barbarie.


- Décapitation, crucifixion, pendaison : L’homicide, le viol, le trafic de drogue, les attaques à main armée, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l’homosexualité et l’apostasie sont passibles de la peine capitale. Le vol à main armée ou le meurtre mérite la décapitation par sabre.6

 

« Il existe dans la charia tant d’autres articles assortis d’étranges punitions, nulle part signalées dans le Coran : on coupe des nez, on ampute des jambes, on casse des bras. »5

 

 

« Le 3 juillet 2009, Loubna Ahmad Al-Hussein dîne dans un grand restaurant de Khartoum avec des amies, quand la police des moeurs fait irruption et l'interpelle, ainsi que onze autres femmes pour « port de tenue indécente »: un saroual ample, assimilé à un pantalon, sous la tunique traditionnelle et le voile islamique.


Elle est condamnée à 40 coups de fouet administrés en public. Son cas n'est pas unique: pour la seule année 2008, 43000 femmes ont été arrêtées au Soudan sous le même chef d'inculpation. »7

 

La face cachée

Le port du voile est, sans doute la représentation la plus évidente de l’imposition d’une mesure dictée aux femmes par la charia. Le niveau de couverture du tissu peut aller de simple foulard à une enveloppe complète de la femme.



Opposante : attention !

Sous les régimes totalitaires où la démocratie est inexistante, ceux qui sortent du rang sont tout de suite châtiés. Un bon exemple est le cas de l’Iranienne Narges Mohammadi qui eut l’audace de remettre en question le non-respect des droits humains par le régime de Téhéran.


Narges Mohammadi

« Lauréate du Prix Nobel de la Paix 2023, Narges Mohammadi a été condamnée, au fil de 5 procès, à 12 années et 3 mois de prison, mais aussi 154 coups de fouet, 4 mois d'assignation à résidence et 2 ans d'exil, assortis de plusieurs interdictions politiques.

 

Le pouvoir iranien l'a attaquée pour « propagande contre l'État » et « menace pour la sécurité de l'État », des prétextes pour bâillonner cette militante des droits humains. Outre son combat pour les droits humains, Mohammadi s'est en effet engagée pour l'abolition de la peine de mort en Iran. »8


La police des moeurs.

L’oppression par le régime taliban

Les femmes sous le régime des talibans, entre autres, sont soumises à diverses formes d'oppression. Il est important de noter que les conditions peuvent varier en fonction du temps, de la région et d'autres facteurs. Voici quelques aspects de l'oppression des femmes sous la loi islamique :

 

1. Restrictions vestimentaires : les talibans ont imposé des règles strictes en matière de vêtements pour les femmes, les obligeant généralement à porter la burqa, une tenue qui couvre entièrement le corps et le visage, ne laissant qu'une petite grille pour voir à travers.

 

2. Limitations de déplacement : les femmes sont restreintes dans leurs déplacements en public. Elles doivent être accompagnées d'un homme de leur famille et ne sont pas autorisées à travailler ou à étudier dans de nombreux cas.

 

3. Accès à l'éducation : les talibans limitent l'accès des femmes à l'éducation. De nombreuses écoles pour filles ont été fermées, ce qui a eu un impact significatif sur les opportunités éducatives des femmes.

 

4. Restrictions sur l'emploi : les femmes sont largement exclues de la vie professionnelle sous le régime taliban. On les empêche de travailler en dehors de leur domicile.

 

5. Violences basées sur le genre : les femmes sont souvent victimes de violence physique et verbale. Les châtiments publics, y compris les lapidations, sont utilisés comme moyens de contrôle social.

 

6. Interdiction de participer à la vie publique : les femmes sont généralement exclues de la vie publique et politique. Leur participation à des événements publics, y compris les rassemblements politiques, est limitée.

 

« Un certain verset coranique (Coran, 4, 34) est utilisé pour légitimer les coups portés sur la femme, coups de poing, coups de pied, coup de fouet, injures, insultes, avilissement… Bref, la banale violence domestique […] présentée comme l’acte positif du mâle qui se rapproche ainsi d’Allah. »5

 

Profil de l’oppresseur

Afin de vaincre l’oppresseur, la meilleure tactique consiste à bien connaître ses points forts et ses points faibles. Ces importantes données permettront d’établir des plans d’actions efficaces qui mèneront à des atteintes critiques chez l’opposant.



 

En fait, les agissements de l’apartheid musulman des femmes s’apparentent grandement à l’attitude des hommes préhistoriques envers les femelles, avant qu’ils n’accèdent à l’intelligence. Ce qui ramène l’attitude de ces musulmans à l’humain pseudo-animal d’il y a quelques millions d’années.

 

L’endoctrinement, le pire obstacle

Lors d’une révolution, le pire ennemi est l’endoctrinement. On en voit les effets quand on nous présente, par exemple, des milliers de Nord-Coréens qui rient, qui pleurent ou qui applaudissent en extase devant un régime qui les contrôle totalement.

 

Pour comprendre l’effet de l’endoctrinement, on peut le comparer à un tunnel où tout est en noir et blanc. Depuis leur tendre enfance, les individus évoluent dans ce monde à deux couleurs avec pour seule instruction un livre où on ne parle que de noir et blanc. Tout le reste est interdit car non conforme à l’unique pensée. Et tout cela au nom d’un dieu unique.


Quand, un jour, quelqu’un parle d’un possible monde extérieur où il y aurait de multiples couleurs, il est réprimandé et châtié. L’endoctriné comprend qu’il est mieux de fermer les yeux et de ne pas tenter de regarder au-delà du tunnel sacré. Un peu comme l’effet du « syndrome de Stockholm *» où la victime, à force de craindre, finit par s’amadouer et ne plus protester.


Pour libérer les persécutées de l’apartheid des femmes, il faudra aussi combattre de ces victimes à qui on a fait croire depuis l’enfance qu’elles méritent cette vie de seconde classe. Elles seront les plus difficiles à convaincre tant qu’on n’aura pas réussi à leur faire voir cette véritable valeur qu’on les femmes et l’égalité qui leur est due.

 

 

* Syndrome de Stockholm : Il désigne la propension des otages ayant partagé longtemps la vie de leur geôlier à sympathiser avec eux et à adopter leur point de vue.

 


 

Épilogue

L’apartheid des femmes par la loi islamique, sous l’imposition de la charia, se définit en six pouvoirs : restrictions vestimentaires, limitations de déplacement, non-accès à l'éducation, restrictions sur l'emploi, violences basées sur le genre et interdiction de participer à la vie publique. Ce sont les éléments à attaquer et à détruire.

 

Dans la prochaine chronique, nous verrons les solutions efficaces dont usèrent les révolutions antérieures pour se libérer de l’oppression. L’apartheid des femmes peut être résolu comme le fut l’apartheid en Afrique du Sud, la ségrégation raciale aux États-Unis et l’oppression capitaliste à Cuba.


Merci aussi à ceux qui n’ont pas lu

  

 

Prochaine chronique :

 

L’APARTHEID DES FEMMES (2/3)

Stratégies révolutionnaires

 


 

RÉFÉRENCES

 

 1

 

2


3


4



5

De Lubna Ahmad al- Hussein


 


6



7

De Lubna Ahmad Al- Hussein


 


8

Actuallité - La torture blanche, de Narges Mohammadi


 

Informations supplémentaires

 



 


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